Cancer
1)Rappel sur le cancer
Un cancer peut prendre différentes formes, être de différente importance selon son stade et peut être situé à différentes parties de l'organisme 
(poumon, peau, sein, col de l'utérus, cerveau ...etc) Il est dû à une modification accidentelle d'un gène donnant ainsi naissance à des cellules dites cancéreuses. Cette cellule doit être, en temps normal, détruite par une protéine (p53, Ras …). Cependant, des agents mutagènes ( tabac, radon, radioactivité, rayons UV... ) provoquent la mutation des gènes responsables de la production de ces protéines qui deviennent donc défaillantes et inefficaces. La cellule cancéreuse se multiplie alors de façon anarchique donnant naissance à des métastases puis à de grosses tumeurs. Cette tumeur grossira au sein du malade jusqu'à entraîner sa mort.
Aujourd'hui, quelques perspectives de guérison sont envisageables mais elles restent cependant très faibles par leur efficacité (un patient sur deux décède du cancer). La chimiothérapie, la radiothérapie ou la chirurgie représentent les trois traitements majeurs de guérison d'un cancer.
2) La thérapie génique, une solution?
La cancérologie représente actuellement le domaine pour lequel on compte le plus d'essais de thérapie génique ( plus de 70% des essais cliniques) . Plusieurs stratégies sont étudiées par les chercheurs afin de guérir, ne serait ce que partiellement, des malades atteints de cancer.
A) Restaurer l'activité d'un gène suppresseur de tumeur
De nombreuses stratégies visent à restaurer, dans les cellules cancéreuses, l'activité d'un gène suppresseur de tumeur muté grâce à l'introduction d'une version normale de ce gène à l'aide d'un vecteur viral. Une mutation du gène responsable de la protéine p53 en est la cause dans plus de 50% des cancers et dans 25% c'est le gène qui produit la protéine RAS qui est modifié.
Des résultats ont montré que, même si les cancers sont le résultats des mutations anarchiques de cellules cancéreuses, il suffit parfois de restituer l'activité normale d'un seul gène muté pour faire perdre aux cellules leur caractère tumoral. Ainsi le gène p53 fonctionnel guérirait la maladie.
On constate de plus qu'il n'est pas nécessaire d'introduire le gène correcteur dans toutes les cellules tumorales afin de faire régresser la tumeur. Ce gène doit être véhiculé par un "vecteur" jusqu'au noyau de la cellule à traiter. (cf : partie 5)
B) Un vaccin "anti-cancer"
D'autres essais ont pour objectif de stimuler la réponse immunitaire anti-cancer. La découverte de molécules présentes uniquement dans les cellules tumorales a permis aux chercheurs d'aborder une nouvelle approche pour la guérison de la maladie. Elle vise à introduire dans les cellules cancéreuses ces molécules semblable à des "vaccins" anti-tumeur ou antigène tumoraux. En apprenant au système immunitaire à reconnaître ces molécules spécifiques, il sera prêt à défendre l'organisme en cas d'apparition de la maladie .
Afin d'effectuer cette vaccination, on peut directement injecter dans l'organisme des vecteurs portant un antigène tumoral.
Ainsi, les possibilités envisagées par les chercheurs se révèlent être nombreuses et diverses. La thérapie génique offre donc de nombreuses espérances afin de guérir le cancer. Selon Jacques Rouëssé, cancérologue et auteur de Idées reçues : Le cancer : « Dans 5 ans, on saura totalement guérir le cancer... »
3) Des résultats encourageants
- Récemment, des chercheurs américains obtinrent des résultat très encourageants sur une trentaine de patients souffrant de cancer des voies aérodigestives supérieures ( c'est à dire langue, gorge, larynx, œsophage …) Le professeur Faldo Khuri et son équipe de chercheurs démontrèrent que la combinaison de la chimiothérapie et de la mutation d'un virus permettait une réduction nettement plus importante de la tumeur.
Le virus ainsi modifié est en réalité un adénovirus appelé « ONYX-015 ». En modifiant sa structure génétique, le virus devient très destructeur pour les cellules cancéreuses tout en laissant néanmoins les cellules saines intactes. L’action conjuguée de ces deux traitements a conduit à la réduction des tumeurs chez 25 des 30 patients examinés. Chez 19 d’entre eux, les tumeurs traitées ont été réduites de plus de 50% et chez 8, les tumeurs ont totalement disparu.
Néanmoins seul les tumeurs situées près de la peau peuvent être traitées du fait que la seule manière d'introduire ce gène est par injection directe dans la tumeur.
- Une autre expérience réalisée par une équipe de chercheurs à Grenoble prodigua de nombreux espoirs de guérisons du cancer. Ici le but n'était pas de supprimer la tumeur mais plutôt de ralentir sa croissance voire de la stopper en lui « coupant les vivres » ( stoppant l'alimentation en éléments nutritifs par les vaisseaux sanguins) Grâce à la mise au point d'un gène « suicide », uniquement les cellules cancéreuses succombent une à une n'ayant pas eu leur approvisionnement en éléments nutritifs.
Les résultats sont spectaculaires, le développement tumoral est 70% moins rapide et la tumeur se réduit peu à peu : le cancer est bloqué.
Cependant il est important de noter que ces essais n'ont été, à ce jour, réalisés que sur des souris !
4) Bilan
Le cancer est à nos jours une des maladies les plus meurtrières dans le monde (146 500 décès en 2010) et c'est pourquoi plus de 70% des essais de thérapie génique y sont consacrés. Beaucoup de possibilités sont envisagées par les chercheurs scientifiques et quelques essais ont permis d'affirmer que la thérapie génique représente aujourd'hui un véritable espoir pour la guérison du cancer.