Les échecs

 

La thérapie génique n'est pas une solution miracle, elle possède de nombreux risques dont le majeur est l'apparition d'une maladie grave, la leucémie parfois mortelle.
Une équipe de chercheurs en Californie a montré, en travaillant sur des souris, que c'est le gène inséré par thérapie génique qui provoque le développement de ces leucémies.
Un mauvais fonctionnement de la protéine issue du gène nouvellement inséré en serait responsable la majorité du temps.
Lors de l'expérience d'Alain Fisher en mars 1999, quatre des patients sur neuf au total sont atteints  de Leucémie et un en décédera. Ainsi environ 11% des patients risquent de décéder peu de temps après leur opération de leucémie.
Ici, le gène thérapeutique s'était inséré à proximité du gène LMO2, un gène impliqué dans la fabrication de cellules sanguines (globules rouges et  lymphocytes). Ainsi, la perturbation de ce gène a entrainé la prolifération anarchique des lymphocytes et a conduit à la leucémie.
L'un des docteurs ayant travaillé avec le Professeur Alain Fisher: le docteur Marina Cavazzano-Calvo explique l'apparition de la maladie :
 
 « Le gène thérapeutique s'insère au hasard parmi les quelques 30000 gènes de notre ADN, et l'on ne peut imposer l'endroit où le virus place le gène qu'il transporte. Quand il s'insère dans un endroit "neutre" du génome, il produit uniquement la protéine nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire. En revanche, il peut parfois s'intégrer en un site où il active un gène dangereux qui, normalement, est silencieux: un oncogène, un gène qui favorise la transformation d'une cellule normale en une cellule tumorale. Chez les enfants qui ont développé une leucémie, le gène thérapeutique s'est inséré à côté d'un oncogène, et il a déclenché une expression non contrôlé de cet oncogène. Les globules blancs qui avaient intégré le gène permettant leur production ont commencé à proliférer, comme lors d'une leucémie. »
 
Les vecteurs utilisés pour transporter le gène peuvent aussi être à l'origine de graves complications.